Le mardi 20 février 2024

10% !

Au-delà du titre d’une célèbre série télévisée, c’est le montant du fameux reste à charge du CPF annoncé à la presse par le Ministre des finances le 19 février. Voilà de longs mois que l’on attendait l’épilogue de cette histoire qui semblait sans fin, entre annonces et contre-annonces que nous avions commentées sur notre site.

Ainsi donc, les salariés devraient bien mettre la main à la poche à hauteur de 10% des montants considérés pour bénéficier des fonds de la Caisse des Dépôts et Consignations au profit de leur formation. De nombreux organismes sont déjà monté au créneau pour critiquer le principe même de cette mesure, et nul doute qu’ils continueront à le faire, au prétexte du risque d’une désaffection de ce dispositif de financement et donc de tarissement de leurs ressources. On peut les comprendre.

Mais il faut aussi admettre que la gratuité totale n’est qu’un leurre pour deux raisons. D’une part, le bénéficiaire n’est pas vraiment conscient du prix de ce qu’il achète et un consommateur irresponsable est généralement un mauvais stagiaire. D’autre part, elle laisse penser que la formation n’ayant pas de prix, elle n’a pas de valeur. Ce qui discrédite fortement l’image de qualité que les organismes se construisent, notamment en faisant l’effort d’accéder à la certification Qualiopi.

Alors, à bien y réfléchir, on devrait plutôt se féliciter d’une mesure qui conduira les stagiaires à plus d’assiduité et d’intérêt pour leur formation et les organismes à être mieux considérés. Certes, les organismes formation qui ne recherchent dans le CPF que la satisfaction d’un chiffre d’affaires bien rempli pourront se plaindre. Mais la grande majorité, qui souhaite exercer un métier qui fait progresser les compétences globales des salariés français, devraient saluer sans retenue ce qui pour eux est une bonne nouvelle. Sans oublier que les demandeurs d’emploi échappent à cette mesure de reste à charge, ce qui devrait satisfaire les grognons qui courent plus après l’argent qu’après la performance. Et sans oublier non plus qu’il faut maintenant, au-delà des effets d’annonce, attendre la parution du Décret d’application pour être certain que ces 10% seront bien mis en œuvre…