Le jeudi 13 juin 2019

Depuis 4 ans, l’observatoire des trajectoires professionnelles publie un rapport annuel de quelques pages qui résume les tendances de la formation et de l’évolution professionnelle en se basant sur un échantillon d’un millier de personnes « en activité » (on omet donc volontairement les demandeurs d’emploi notamment) élaboré grâce aux algorithmes d’IPSOS. La livraison de cette année mérite un petit coup d’œil qu’Adelson Conseil formation a réalisé pour vous.

Premier constat : les actifs sont de plus en plus mobiles. Sur les trois dernières années, le taux des personnes ayant changé d’activité dans l’année augmente, pour s’établir à presque un tiers en 2018. C’est la conséquence certes d’une évolution des mentalités, mais aussi d’un retour de l’activité qui rend psychologiquement davantage envisageable de quitter son employeur pour aller tenter sa chance ailleurs.

Si l’on se penche sur la formation, on remarque, et cela semble très bien corrélé avec le premier constat, qu’elle est envisagée très largement vers l’acquisition de nouvelles compétences. Mais le deuxième item évoqué est celui de mieux connaître son activité professionnelle actuelle. Donc une recherche a priori compatible avec les orientations de l’employeur et dans un domaine technique. De ce deuxième schéma,, on retiendra donc rapidement, pour les organismes de formation :

– Des ouvertures dans les domaines techniques ou professionnalisants

– Un potentiel non négligeable pour l’élargissement des connaissances et le développement personnel. Les « soft skills » ne sont donc pas à négliger.

Le dynamisme cité en premier constat se retrouve dans la première ligne du troisième graphique : plus de deux tiers des actifs envisage une formation pour faire évoluer sa carrière. Le champ est donc largement ouvert. Mais paradoxalement, seul un tiers a ouvert son compte CPF. Et pour ce qui est de son utilisation, on tombe à un minuscule 7,2 %. De quoi laisser rêveurs les chantres de cette solution et les promoteurs de l’outil de gestion individuelle annoncé pour l’automne. D’autant que la prise en main de sa formation semble complexe, un petit dixième seulement des actifs sachant comment se débrouiller tout seul pour utiliser les dispositifs de financement. Dire que le CPF n’est pas encore démocratisé est donc un truisme plus de quatre ans après sa création. 

Le dernier tableau est également très révélateur sur la réalité du terrain. Par exemple, un nombre infime des actifs sait ce qu’est le CEP. Et pourtant, celui-ci est obligatoirement évoqué lors de l’entretien professionnel. Il est vrai qu’il semble anormal qu’un seul tiers des actifs ait eu un tel entretien dans l’année. Avec une obligation d’un entretien tous les deux ans, ce chiffre devrait être au moins de 50 % au lieu des 35 constatés ! Et si une grande majorité des actifs ayant eu leur entretien se déclarent satisfaits, on peut se demander ce qu’il a contenu : un sur deux seulement sait vers qui se tourner pour orienter sa carrière… Et un tiers se sent assez informé sur les métiers et les secteurs porteurs. Voilà qui est assez paradoxal avec le fait qu’un tiers d’entre eux ont connu une mobilité dans l’année. Partent-ils le nez au vent ?

Quoi qu’il en soit, ce rapport est intéressant à plus d’un titre et donne une photographie objective de la formation et des sujets connexes. Parfois un peu éloignée de l’idyllique version officielle qui apparaît, avec cette perspective, quelque peu déconnectée !

Source de toutes données chiffrées : « Les actifs face à la transformation des métiers et des compétences » – Observatoire des trajectoires professionnelles – Rapport de juin 2019

[/et_pb_text][/et_pb_column] [/et_pb_row] [/et_pb_section]